LES EFFETS DU MANQUE.
Neuf fumeurs sur dix ressentent, après avoir arrêté, quelques uns des
symptômes du manque exposés ci-dessous. Occasionnés par les changements
chimiques dus au sevrage, ces symptômes sont pour la plupart légers
chez les petits fumeurs. Chez les gros fumeurs (un paquet et plus),
certaines réactions peuvent persister plusieurs semaines, voire
plusieurs mois.
Le besoin de fumer
Le cerveau s’accoutume à la dépendance chimique à la nicotine. Au moment du sevrage la baisse rapide du taux de nicotine dans le sang est perçue comme un changement anormal, et le cerveau alerte la personne en éveillant en elle de forts besoins de fumer pendant environ trois jours.
Au delà de ce délai, alors qu’il n’y a plus de nicotine dans le sang, la nicotine stockée dans la myéline des neurones laisse subsister des envies de fumer, généralement plus légères.
La sensation de vide
C’est le regret du plaisir perdu. Il peut avoisiner la sensation de deuil... On refuse alors avec rage la disparition de cette présence de tous les instants: l’amie-cigarette.
Il s’ensuit un sentiment de tristesse ou de mélancolie.
Les vertiges, les difficultés de concentration, la fébrilité, le sommeil perturbé, les maux de tête, la fièvre...
Nous savons déjà (examiner l'article : Dangers du tabac: Pollution urbaine, malsaine... Pollution tabagique, tragique: Gaz des villes et gaz du tabac) qu’en fumant on respire plus de trois pour cent de monoxyde de carbone au lieu de zéro pour cent et que ce gaz toxique réduit dans le sang la place réservée à l’oxygène: "un gros fumeur vivant au niveau de la mer en reçoit aussi peu [d’oxygène] que s’il habitait à deux mille cinq cents mètres d’altitude1."
De par la soudaineté de l’arrêt tabagique la dissolution du monoxyde de carbone tend à déterminer un effet de suroxygénation du cerveau, comme si l’on chutait d’une hauteur de deux mille cinq cents mètres... De là ces symptômes de désaccoutumance.
Les maux de tête sont encore accentués par le ralentissement cardiaque des premiers jours qui fait baisser la pression sanguine dans le cerveau.
L’irritabilité et la colère
Fréquemment celui qui se sépare de ses cigarettes devient impossible pour son entourage qui en vient parfois à l’encourager de refumer pour être tranquille. On rencontre aussi des colères sans raison apparente.
L’anxiété
Il advient quelquefois que l’on ressente une crainte diffuse, voire des moments de panique.
On peut aussi avoir, sans autre motif, la gorge nouée ou une sensation pénible de constriction allant de la gorge à l’estomac: c’est l’angoisse, que créent les variations chimiques.
La faim
Ne plus fumer modifie souvent l’appétit, en plus ou en moins. Mais aussi, attendu que l’on cesse de prendre un stimulant, le corps ralentit la combustion de ses graisses, ce qui peut amener à prendre un ou deux kilogrammes. Voire plus si l'on n'y prend garde...
La fatigue et le manque d’énergie
En cessant de fumer on ôte à son organisme ce dopant artificiel qu’est la nicotine. En outre il arrive que l’organisme, dépourvu d’une substance agressive contre laquelle il devait sans cesse lutter, profite de ce moment de répit pour se reposer tout à fait. D’où l’exténuation.
La constipation
Le tube digestif peut aussi ralentir quelque peu ses fonctions. C’est sans gravité mais peut être inconfortable.
La toux
Il advient souvent que l’on tousse encore plus, juste après avoir supprimé le tabac. C’est normal. Les cils vibratiles, ces petits cils d’un centième de millimètre de long qui vibrent normalement à la vitesse de mille battements par minute, étaient paralysés par la fumée. Ils ne pouvaient plus effectuer leur processus de nettoyage des bronches en remontant les impuretés vers la gorge.
En l’absence de fumée ils se remettent en marche et le processus de nettoyage des bronches se réactive, allant jusqu’à intensifier la toux pour accélérer le décrassage.
Les crampes et les douleurs musculaires
La modification chimique du liquide sanguin entraîne des réactions du système vasculaire qui peuvent se traduire par des crampes.
Les crises urinaires
Les émissions d’urine sont généralement plus abondantes sitôt que l’on s’abstient de fumer. Le phénomène chimique en cause est la perturbation de la production de vasopressine, une hormone qui agit sur le travail des reins.
Les plaies aux lèvres, la peau malodorante
Ces symptômes peuvent survenir du fait que l’organisme se débarrasse par la peau des poisons accumulés par les années de tabagisme.
Mais l’odorat se renouvelant on découvre parfois aussi d’autres mauvaises odeurs, provenant de son environnement...
L’ouïe aiguisée
Sous l’action du nettoyage de la gorge et du désencombrement des trompes d’Eustache, qui communiquent avec les oreilles, l’acuité auditive se trouve parfois améliorée au point de surprendre par un excès de sons.
Les rêves de fumerie
Souvent ceux qui se soustraient au tabac rêvent qu’ils fument. Cela peut durer quelques semaines, ce qui montre combien le tabac a pu prendre de place dans la vie cérébrale. Quelquefois le rêve est si réel que l’on se réveille avec un sentiment de culpabilité, comme si l’on avait vraiment rechuté!
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